
Le Nigeria, avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le Maroc et la Mauritanie, a réaffirmé son engagement dans le projet de gazoduc en Afrique de l’Atlantique, une initiative de 26 milliards de dollars visant à relier le Nigeria au Maroc et à s’étendre aux marchés européens. Cette collaboration a été au cœur de la réunion interministérielle de la CEDEAO qui s’est tenue à Abuja, au cours de laquelle des stratégies pour faire avancer le projet ont été discutées.
Le gazoduc Nigeria-Maroc (NMGP) vise à transformer l’économie de la région en améliorant l’accès au gaz naturel et en promouvant le commerce de l’énergie en Afrique de l’Ouest. Mele Kyari, PDG de la Nigerian National Petroleum Company Limited (NNPC), a souligné l’importance des décisions prises lors de la réunion, qui façonneront l’avenir du projet et profiteront aux communautés locales.
Le NMGP est basé sur les vastes réserves de gaz naturel du Nigeria et est divisé en deux composantes principales : l’extension du gazoduc ouest-africain et le gazoduc Nigeria-Maroc, qui établira des connexions entre au moins 13 pays de la CEDEAO avant d’être étendu à l’Europe.
Laila Benali, ministre marocaine de la Transition énergétique et du Développement durable, et Sediko Douka, commissaire de la CEDEAO chargée des infrastructures et de l’énergie, ont exprimé leur optimisme quant au potentiel du projet à générer des emplois et à favoriser le développement durable dans la région.
Cependant, les participants ont également reconnu les défis, notamment l’obtention d’un financement continu et la gestion des impacts environnementaux. Malgré ces obstacles, les progrès des études d’ingénierie et environnementales montrent un engagement à relever ces défis de manière coordonnée et innovante, réaffirmant ainsi que l’Afrique est un acteur clé sur le marché mondial du gaz naturel.
La Mauritanie veut transformer son secteur de l’énergie pour stimuler la croissance minière
La Mauritanie est en train de moderniser ses infrastructures énergétiques pour soutenir la croissance de son secteur minier, qui comprend des projets ambitieux d’extraction de minerai de fer et d’exploration d’hydrogène vert. Mamadou Amadou Kane, conseiller du ministre de la Transformation énergétique, souligne que, pour la première fois, le pays intégrera des producteurs indépendants d’électricité (IPP) pour répondre aux besoins du secteur.
La Société Nationale Industrielle et Minière (SNIM), géant minier public, est au cœur de cette transition, en commençant par une centrale thermique de 30 MW à Zouérat. De plus, la mine d’or de Tasiast explore des options solaires pour compléter sa consommation d’énergie.
Une énergie fiable et durable est essentielle pour que la SNIM, qui a produit plus de 13 millions de tonnes de minerai de fer en 2022, puisse presque doubler sa croissance d’ici 2030. La Mauritanie est également bien placée pour développer des projets d’énergies renouvelables grâce à son potentiel solaire et éolien, qui profitera indirectement aux opérations minières en libérant les ressources énergétiques traditionnelles.
À l’avenir, la Mauritanie ambitionne de se positionner comme un hub de l’hydrogène vert, avec des projets tels que ceux de Chariot et TotalEnergies en cours, visant à produire de l’hydrogène pour l’exportation et l’usage domestique. La création d’une infrastructure énergétique fiable permettra à la Mauritanie de réduire l’empreinte carbone de ses opérations minières.
Cependant, le pays est confronté à des défis importants, notamment des infrastructures limitées et une distribution d’électricité, ainsi qu’un environnement désertique qui complique les opérations. Malgré cela, le gouvernement a mis en place un plan directeur de l’énergie qui soutient l’intégration des entreprises privées dans le réseau national.
Aspirant à atteindre l’accès universel à l’électricité d’ici 2030, la Mauritanie met en œuvre des programmes tels que l’électrification rurale de Masdar, qui a bénéficié à plus de 39 000 ménages. Par ailleurs, des accords de financement sont en cours d’établissement avec la Banque africaine de développement pour des projets clés, notamment une interconnexion électrique avec le Mali et la création de mini-réseaux hybrides.
En s’engageant à réinvestir les revenus miniers dans les secteurs sociaux et les infrastructures critiques, la Mauritanie cherche à diversifier son économie et à promouvoir une croissance durable. Grâce à des investissements stratégiques et à l’accent mis sur les énergies renouvelables, le pays est prêt à exploiter ses richesses naturelles et à se bâtir un avenir prospère.
La Mauritanie prend des mesures ambitieuses pour se positionner en tant que producteur et exportateur d’énergie durable, de gaz et d’hydrogène vert. Dans une interview, le ministre Mohamed Ould Khaled évoque l’importance du champ gazier de BirAllah et la nécessité d’un partenaire stratégique pour son développement. Ce gisement, découvert en 2015, dispose d’importantes réserves, mais nécessite tout de même des études techniques afin d’optimiser un plan de développement rentable.
Ould Khaled souligne que le gouvernement a procédé à d’importantes réformes pour améliorer le climat d’investissement dans le secteur de l’énergie, en simplifiant les processus réglementaires et en offrant des incitations fiscales. L’intention est de transformer la Mauritanie en un hub énergétique régional, en mettant l’accent sur la synergie entre les secteurs du gaz, de l’électricité et des mines.
En outre, Ould Khaled affirme que la stabilité politique du pays est essentielle pour attirer des investissements à long terme, permettant à de grands projets, comme la GTA, de commencer à produire du gaz dans un avenir proche, ce qui devrait générer des revenus substantiels et encourager l’industrialisation locale.
Le ministre souligne également que le récent code de l’hydrogène vert sera crucial pour stimuler les investissements dans ce domaine, en profitant du potentiel de la Mauritanie en matière d’énergies renouvelables grâce à son soleil et son vent abondants. En produisant de l’électricité fiable et à faible coût à partir du gaz, le pays vise à transformer sa stratégie industrielle, en facilitant la production d’acier vert et d’autres industries durables.
Enfin, Ould Khaled envisage un avenir où la Mauritanie atteindra l’accès universel à l’énergie durable d’ici 2030, se positionnant comme le prochain centre énergétique de la région grâce à d’importants investissements dans des infrastructures clés.
À l’occasion de la Semaine africaine de l’énergie : Investir dans les énergies africaines, ExxonMobil et BP ont réaffirmé leur engagement en faveur de l’investissement dans le pétrole et le gaz sur le continent, à la recherche de nouveaux partenariats pour tirer parti de la demande croissante d’énergie.
ExxonMobil dirige le projet Rovuma LNG au Mozambique, qui devrait produire 18 millions de tonnes de GNL par an. La société prévoit de prendre une décision finale d’investissement au début de 2026. Frank Kretschmer, directeur général d’ExxonMobil Mozambique, a souligné que le projet permettra non seulement de réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais aussi de stimuler les entreprises locales et de créer des milliers d’emplois.
D’autre part, BP concentre ses investissements sur le projet Greater Tortue Ahmeyim (GTA) au Sénégal et en Mauritanie, un développement innovant de GNL offshore qui produira 2,3 millions de tonnes par an au cours des deux prochaines décennies. Le projet entre dans la phase d’exploitation, avec un démarrage prévu plus tard cette année. Dave Campbell, vice-président senior de BP pour la Mauritanie et le Sénégal, a souligné l’importance d’harmoniser les réglementations et de se concentrer sur le contenu local, en formant une nouvelle génération d’ingénieurs à travers un programme de formation en collaboration avec des techniciens locaux.